L’Évangile a casa 66: Luc 16, 1-13

L’Évangile a casa 66: Luc 16, 1-13

Dieu et l’argent.

Intéressant de noter que Jésus déclare qu’on ne peut servir à la fois Dieu ET l’argent. On entend parfois un «ou» là où il y a un «et».

Jésus, lui, a choisi son camp: Dieu. On sait par ailleurs que Judas tenait la bourse du groupe des apôtres, et que des femmes s’occupaient de leurs vivres… Donc, détaché de cette contingence qu’est la gestion pécuniaire de sa vie, Jésus peut être tout donné au Père, et nous le révéler comme tel: Il est parfaite image du Dieu invisible.

Quant à nous qui devons payer nos impôts, subvenir à nos familles, s’acquitter d’un loyer et sommes salarié.e.s, qu’est-ce à dire? Comme Saint François, devons-nous épouser Sœur Pauvreté de manière radicale pour être avec Dieu? Pour certain.e.s, peut-être… Pour d’autres, évidemment pas.

Mais une sobriété, un travail de la quasi naturelle cupidité qui se love au creux de nos cœurs quand il s’agit de gagner plus pour avoir plus, est indispensable… On ne rappelle pas ici l’aberration des indulgences monnayées pour son salut – merci Luther! – ni les sommes faramineuses offertes aux familles de victimes d’abus sexuels par des membres du clergé pour acheter leur silence – honte suprême!

Mais on peut s’interroger à l’heure du besoin de réduire notre style de vie : électricité, gaz, mais aussi produits locaux, simplicité dans nos assiettes, tri des déchets (ça y est, Genève va s’y mettre officiellement!). On peut maugréer; cela va déranger nos habitudes, une fois de plus… et on n’aime pas.

Mais où est notre devoir de solidarité? On aime l’entendre en prédication, mais le vit-on réellement? «Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête»… quelle étrange invitation de la part de Jésus… Elle laisse perplexe, non? «Faites-vous des amis» à presque n’importe quel prix. La relation. L’entraide. La solidarité peuvent-elles primer sur mon avidité?

Thierry Schelling