L’Évangile a casa 75: Matthieu 24, 37-44

L’Évangile a casa 75: Matthieu 24, 37-44

Tenez-vous donc prêts…

On s’habille bien le matin pour sortir – on s’apprête, justement. Suivant les cultures, l’habit varie. Mais il peut aussi indiquer le contenu de la journée: ludique, solennel, entre-soi, rencontre professionnelle… L’habit qui convient en cet Avent qui débute, c’est peut-être… la vigilance: «Les gens ne se sont doutés de rien…» ou «c’est à l’heure où vous n’y penserez pas…».

Vigilance quant aux signes des temps: le déluge, le tri («l’un.e pris.e et l’autre laissé.e.), l’aléatoire, l’inattendu (comme un voleur venu percer le mur de la maison). Il y a une incertitude dans notre foi, comme dans notre vie. Et on ne peut pas tout contrôler. Il y a de l’impromptu et cela fait partie de l’exercice de la confiance accrue uniquement en Christ, en Sa Parole, en Sa Résurrection…et non pas en nos forces, génie et capacités transplanétaires…

Et tant mieux qu’on ignore quand est la venue du Fils de l’homme: les humains auraient eu tôt fait de monopoliser l’info, de dominer curieux et inquiets, de capitaliser sur l’ignorance des autres pour les infantiliser… et ce serait devenu une dictature, voire une tyrannie de ceux qui ne savent pas par ceux qui croient savoir….

Qui connaît l’histoire du monde ne s’étonnera pas de cet enchaînement d’attitudes… Noé, dans l’évangile, ne nous est-il pas rappelé comme un épisode (même si mythique) du passé d’un peuple? Dont on peut tirer une leçon, au moins: «Après le déluge, la nouvelle vie…»

Mais on est fébrile à changer, encore plus anxieux à… mourir. Pourtant, c’est LE paradigme chrétien par excellence: pas celui d’aimer Dieu, son prochain comme soi-même, mais bien de mourir et ressusciter dans l’expérience d’aimer Dieu, son prochain comme soi-même, nuance!

Ce qui est par contre réconfortant, c’est que «le Fils de l’homme viendra»! Oui, chaque jour me rapproche de Lui qui vient chaque jour dans ma vie, et vers qui je peux marcher. Chaque soir, dans ma relecture, je rends grâce des multiples chemins empruntés par Lui pour me rejoindre – et qui passent par la croix, la critique, l’opposition, voire l’inimitié aussi – et qui me font grandir en humilité, en sobriété et en authenticité – trois vertus très… cardinales! Cardinal? D’un mot latin qui veut dire gond. Et ce paradigme mort-et-résurrection en est un absolu pour toute croissance spirituelle, et donc humaine…

Thierry Schelling