L’Évangile a casa 79: Jean 1, 29-34

L’Évangile a casa 79: Jean 1, 29-34

Dans les Evangiles, les cinq sens sont requis comme premiers outils du disciple en devenir ! Là, c’est la vision qui est sollicitée: par cinq fois, l’évangéliste focalise sur le verbe voir…

Et avec voir, vient… venir. Un verbe de mouvement, marcher/aller/venir, et un verbe de pose, voir/regarder. Comme si la vie de disciple consistait à avancer tout en observant. Mais pour ne pas se tromper de route, ni d’objet à contempler, un pointeur nous est nécessaire: ici, Jean. Il est témoin. Il raconte ce qu’il a vu, et il montre ce qu’il détecte…

Tout un programme, en ce début d’année civile, pour les prochaines semaines à cheminer avant d’entamer le Carême. Apprendre à voir tout en marchant, apprendre à marcher tout en observant…

Le focus, le zoom de Jean, est on ne peut plus clair: Jésus-Christ, décliné en de nombreuses appellations comme Agneau de Dieu, homme, celui-qui-baptise-dans-l’Esprit-Saint, Fils de Dieu. Un vrai condensé de Ses appellations que l’on va retrouver tout au long de son évangile…

Qui plus est, tout en lisant – qui est un peu un cheminement au rythme des pages, des phrases, des chapitres… –, on est invité à lever le nez et à observer, à chercher le ou les témoins de ce que l’on lit…pas uniquement dans ces pages, mais dans ce monde-ci.

On peut d’ailleurs se prendre pour Jean le Baptiste et s’attribuer ce dont il témoigne et ainsi entrer dans cette «nébuleuse johannique»: «Voyant Jésus vernir vers moi, je déclare: Voici l’Agneau de Dieu… Lui qui vient derrière moi est passé devant moi… et je ne le connaissais pas… etc.». Pour commencer une journée, par exemple: se dire qu’aujourd’hui, Jésus vient vers moi… Le verrai-je? Puis conclure, à chaque fin de journée, d’année, ou de vie: «Moi, j’ai vu et je rends témoignage: c’est lui le Fils de Dieu.» Ainsi devenons-nous témoins de Celui qui passe dans nos vies…

Thierry Schelling