Jésus est un zoomer! Il zoom son regard en ajustant à la réalité locale, puis personnelle, pour privilégier la rencontre du tu à toi.

Le début de l’Evangile de Matthieu s’ouvre avec la magnifique page des Béatitudes… Et «voyant la foule», Jésus enseigne en affirmant qu’«ils» (et elles !) sont heureux dans certaines situations de la vie.

Globalement, il regarde tout le monde, «les foules», à qui Il déclare qu’il y a un chemin de ce bonheur que toutes et tous cherchent. Et Il en pave le trajet: pauvreté de cœur, tristesse, douceur, faim et soif de la justice, miséricorde, pureté de cœur, artisanat de la paix, persécutions pour la justice…

Puis Il en vient aux «vous» pour l’insulte, la persécution et le faux témoignage à cause de moi.

Jésus passe donc du «ils/elles», au «vous» pour arriver au point d’ancrage du bonheur promis: «moi», Jésus qui vous parle…

Et entre eux, elles, et «moi», il y a le vous de Ses disciples… comme si le trait d’union était celles et ceux qui sont persécutés, insultés, diffamés parce que «chrétien.ne.s»…

Jadis, sur une montagne, Moïse y reçut les Tables de la Loi; aujourd’hui, Jésus, sur une montagne également, établit les articles de Sa nouvelle Loi: aimer Dieu et son prochain comme soi-même (et jusqu’à son ennemi !). Mais au lieu, comme pour Moïse, de lister des «ne pas» (Ne pas tuer, ne pas mentir…), Jésus préfère commencer par des situations de vie communes – la tristesse, la miséricorde, etc. – pour rassurer que rien, pas même la persécution subie «à cause de moi» ne saurait désormais être vain, stérile, factuel. Sur le modèle de la vie, mort et résurrection de Jésus, qui a été pauvre de cœur, triste, doux, miséricordieux, assoiffé de la justice, persécuté, etc., qui aime Le suivre, qui L’aime tout court, vivra pareil destin, pareil dessein : le bonheur au prix du Christ crucifié et ressuscité…

Thierry Schelling