Vous avez appris…. eh bien moi je vous dis… Comme un refrain de chanson, l’évangéliste Matthieu nous rythme sa relecture des commandements de la Première Alliance, avec les fameuses 10 Paroles (ou Commandements), en révélant ce que Jésus a de plus, de différent, de nouveau…

Certes, pas abolir mais accomplir. Une façon polie de dire: on change, on évolue… On cesse, par exemple, l’ostracisation de la mère qui vient d’accoucher, on stoppe la chasse aux sorcières, on arrête de séparer entre pur et impur et donc de juger la création – que Dieu lui-même avait déclarée «bonne, voire très bonne» dans les tout premiers livres bibliques… –, on garrotte la pensée xénophobe, on sclérose la compartimentalisation des personnes, des cultures, des religions, au nom d’un pseudo «on-est-les-meilleurs-et-les-seuls», et on entre… dans une nouveauté nouvelle. Qui est incarnée par Jésus-Christ lui-même…

Même si l’histoire de l’humanité, et donc de l’Eglise, est plus en accordéon qu’en flûte traversière, même si l’être humain (re)tombe dans ses travers d’Ancienne Loi – c’est tellement plus pratique d’avoir des règles bien nettes, bien claires, bien «objectives» –, la nouveauté nouvelle de Jésus doit rester première: «eh bien moi je vous dis…».

C’est Lui qui a la parole nouvelle, l’angle de vue révolutionnaire (dans le sens de convertissant), la perspective innovatrice – c’est Lui qui EST la parole nouvelle…

C’est vrai, Il pousse littéralement le bouchon plus loin, élargissant la voilure de l’Ancienne Loi à des frontières impensables: pas de meurtre veut dire pas d’insultes envers autrui… pas d’adultère veut dire pas même un regard de convoitise sur autrui… pas de serments veut dire pas même juger autrui…

En cela, il rend plus complet, plus universel aussi, les commandements mosaïques (= de Moïse) bien spécifiques. Et plus accessible aussi : franchement, qui d’entre nous a tué réellement? Personne, mais insulté, ça oui! A la fois Jésus nous explicite cette Loi, et à la fois Il la résume admirablement bien: «Que ton oui soit oui, et ton non soit non.» Oui, on peut dire NON, et ne pas être que des béni-oui-oui… mais également des béni-non-non!

Thierry Schelling