L’Évangile a casa 116: Marc 1, 21-28

L’Évangile a casa 116: Marc 1, 21-28

Une autre image de la … Résurrection. De ma résurrection.

Celle du disciple que tout humain est appelé à devenir si tel est son désir. Une résurrection, c’est un constat de mort, une étincelle d’espérance, un jaillissement de vie +, et une mission…

«Dans leur synagogue», précise Marc. Leur, pas la mienne, semble-t-il dire. Quoi qu’il en soit, la synagogue a été, pour une majorité de «protodisciples» (les tout premiers!) le lieu de départ d’une écoute nouvelle. Un enseignement, dit Marc, avec «autorité». «Pas comme les scribes», renchérit-il !

Traduction: au cœur de mon habitude religieuse d’entendre mais de ne plus écouter la Parole de Dieu, une nouveauté nouvelle m’est offerte par Jésus. Et ceci, au cœur du «jour saint», le sabbat – pour nous, un dimanche? ou un autre temps de rendez-vous habituel avec Sa parole.

On n’écoute plus «les scribes» d’aujourd’hui, car on est devenu sourd à leur charabia. Peut-être. Ce monde de doctes fermé sur lui-même avec ses codes, ses références, son impunité ne parvient plus à toucher – à faire son travail d’expliquer la Parole de Dieu. Alors on somnole aux offices… (ça vous rappelle quelque chose?).

Puis Jésus arrive «avec autorité». Et Sa Parole transperce l’écorce humaine pour toucher l’esprit en son auditrice, chez son auditeur – tous les esprits, les bons comme les mauvais! La Parole de Jésus est venue «pour nous perdre», oui, en quelque sorte: qui s’y frotte, s’y pique; qui écoute, est peut-être converti; qui est las est peut-être réveillé…

Et Jésus tire de la tombe de notre suffisance – «je sais, moi, qui tu es», dit l’esprit mauvais en moi! Or, qui peut prétendre connaître Jésus vraiment? – un élan en avant, une «sortie». La convulsion du possédé, c’est la convulsion de qui s’extrait enfin de sa ténèbre, de son orgueil, de son ego, pour «sortir de soi» – qui plus est, en «poussant un grand cri»! Un accouchement, en quelque sorte! Jésus est sage-femme…

Résurrection. Relevailles. Remise debout par cette nouveauté enseignée: Jésus est Parole de vie. Le contact s’est fait, les deux morceaux de silex se sont frottés mutuellement et le scintillement s’est opéré. «Il y eut une nuit, il y eut un jour», un nouveau jour pour cet ex-possédé, pour l’auditoire abasourdi, pour les disciples muets, et pour Jésus: Sa confiance en Sa parole est absolue. Il a ordonné, il a été obéi! «Sa renommée se répandit». Le signe que nous sommes convertis, c’est que l’on parle de Jésus alentour: en mots et en gestes, en silences et en présences. Le signe que nous sommes ressuscités, c’est que l’on demeure « frappés de stupeur » devant l’Amour fait chair, la Parole plantée comme une tente dans ma vie. Et que nous continuons à nous dire, à écouter Sa Parole, «qu’est-ce que cela veut dire?»…

Thierry Schelling