Une très courte péricope, qui résume… des milliers d’années d’histoire biblique ! Pour ne pas dire, du Peuple d’Israël, l’ethnie du Christ.

Le baptême, c’est le passage de la Mer Rouge… L’événement de la libération de l’esclavage en Egypte, pour se retrouver certes à trimer sur une terre hostile – mais libre !

L’esprit qui pousse le Christ, c’est cette Présence tout au long du pèlerinage du Peuple d’Israël jusqu’à l’avènement de Jésus, dont l’idéalisé historique est compilé dans les Livres historiques de l’Ancien Testament – un Esprit qui pousse au désert…

Quarante jours, quarante, chiffre du temps de conversion, de purification, d’introspection, d’intimité avec Dieu et soi-même, pour en ressortir plus fort de sa force, plus vrai de Sa vérité, plus sobre de Sa sobriété, plus ouvert de Son ouverture – et prêt à témoigner (martyre, en grec…).

Satan et les bêtes sauvages rappellent le jardin d’Eden, le rapport aux «ennemis», et le contraste qu’en face, il y a toujours «des anges» pour servir – Dieu accompagne nos faux pas, nos aigreurs, nos hargnes en nous apaisant de Sa tendresse, tôt ou tard.

Jean arrêté, c’est en deux mots la fin de la Première alliance – Jean en ayant été déclaré le plus grand des témoins ! Jésus partant, c’est l’ère de la Nouvelle Alliance, qui consiste à «parcourir le monde» (= «partir en Galilée»), «proclamer l’Evangile» en annonçant un Dieu «tout proche» et une harangue à la «prise en charge» de soi-même: «Convertissez-vous et croyez…».

Ce court extrait commence avec «Jésus» – «en ce temps-là» n’est pas dans le texte de l’Evangile… – et finit avec «l’Evangile». Entre deux, il y a la vie, ma vie, notre vie: qui est histoire tissée de fils tristes et de fils gais, de combats et de victoires, de rencontres et de rixes. La vie, quoi. Et Dieu, depuis Jésus-Christ, y a goûté pleinement, «se faisant homme à notre image», pour que nous devenions progressivement plus à la Sienne… N’est-ce pas le sens du Carême ?

Thierry Schelling