L’Évangile a casa 25

L’Évangile a casa 25

«Passons sur l’autre rive». La vie est passage(s), déplacement(s) trajet(s). On parle bien du chemin de la vie. Et toutes les allégories et synonymes l’explicitant convergent vers l’idée que la vie est mouvement… Or, depuis la Résurrection du Christ, il y a toujours une autre rive, un ailleurs, un après, un autrement qui font que.

«Survient une violente tempête». Ces passages sont parfois douloureux (déception, trahison, maladie, deuil, mort…), nous font perdre pied… «Les vagues se jettent sur la barque»… et la «coulade» n’est pas loin: «déjà [la barque] se remplissait». Sentiment d’être au bout, au fond, en bas…

«Lui [Jésus] dormait sur le coussin à l’arrière». Insolente nonchalance ? Irrespectueux désintérêt ? Irresponsable détachement ? Non. Présence discrète, posée… à l’arrière. Car dans nos tourments, n’oublie-t-on pas, parfois, que Dieu n’est ni prestidigitateur ni placebo, mais «présent à l’arrière» ? Il est TOUJOURS là, il l’a promis… mais de la façon la plus amicale possible : à l’écoute, ayant confiance en l’avenir, parce qu’ayant vaincu la mort ! Donc… nos morts sont itinéraires, et non plus fins stériles; nos douleurs sont orientables et non plus cul-de-sac; nos bas-fonds sont tremplins vers des (re)bondissements parfois insoupçonnés, et non plus enlisements nous privant d’air…

«Silence, tais-toi !» Jésus s’adresse à la mer… Cela doit d’abord nous rappeler le récit de la création (chaos au-dessus duquel plane l’Esprit de vie…) plutôt qu’une extravagance de piètre marin. Mais la clef: le silence, celui du cœur et de l’esprit, pour juste (re)trouver le chemin auprès de Son coussin pour y déposer nos cris, nos larmes, nos peurs, nos angoisses. Et Le (re)découvrir là, présent, calme car confiant. Alors, dans nos prières, peut-être, taisons-nous un peu pour L’écouter plus: il se fera, inexorablement, «un grand calme». Et répondons à la question de Jésus «N’avez-vous pas encore la foi ?» en évaluant notre degré de confiance en Lui…

Thierry Schelling