L’Évangile a casa 162: Jn 10, 27-30

L’Évangile a casa 162: Jn 10, 27-30

Quoi, je suis une brebis ? L’image est peu fortuite, tant l’on prête aux ovins une imbécillité et une docilité bien contraires à la capacité humaine d’émerveillement, de génie, voire de ruse…

Mais soit : Jean insiste avec son « Berger » et ses « brebis » ! Il a probablement contemplé alentour et vu de tels êtres peuplés son regard. Et il en a tiré une métaphore, en somme, pour expliciter le type de rapport entre Dieu et ses « suiveurs » que sont les disciples de Jésus – puisque Jésus a révélé Dieu en plénitude, « en esprit et en vérité ».

La première caractéristique d’une brebis, semble-t-il, est d’écouter. Ecouter la voix du berger, écouter la voix de Jésus pour qui veut le suivre. « Ecoute, Israël… » commence la Table des 10 Commandements. C’est l’écoute avant l’amour qui doit nous caractériser, nous, les disciples de Jésus. Ecouter quoi ? La voix de Jésus. Elle nous parle d’abord dans les pages de l’Evangile, des quatre Evangiles ; elle nous parle ensuite dans notre environnement : « trouver Dieu en toute chose » (Ignace de Loyola) implique que l’on écoute toute chose comme nous révélant la présence du Dieu de Jésus-Christ. Et le frère ou la sœur sont les moyens privilégiés, tout comme la nature, ce qui l’emplit de beauté et de richesses, et ravit nos yeux, voire nos papilles (car manger des produits de la terre, des arbres, des mers est bon).

En vis-à-vis de cet appel à L’écouter, il y a : « Je (Jésus) connais mes brebis et elle me suive. » Avant toute chose, Jésus ne nous demande rien d’autre que de nous laisser entendre qu’Il nous connaît. Et lorsque Jésus connaît quelqu’un, ce n’est qu’ authentiquement, pour son bien et en vue de sa résurrection ! Donc, on a plaisir à se laisser connaître par Lui. Rien à craindre. Au contraire : devant Lui, on peut devenir plus vrais, plus soi. Sans aucun risque.

Cette connivence entre Jésus et le ou la disciple met en route : « les brebis me suivent ». Oui : être disciple, ce n’est pas statique ou intellectuel mais dynamique. Sortir des églises et des temples pour rejoindre le monde et y vivre, tout en y suivant le Christ présent partout et en tout temps, voilà l’appel !

Et la conséquence ? Jésus précise : « Je donne la vie éternelle », c’est-à-dire « jamais nous ne périrons » logiquement ! Mieux encore : personne ne devient un ennemi pour nous « arracher de ses mains » ! Par deux fois, Jésus dit : « Rien ni personne ne peut nous séparer de Lui ! » C’est le cadeau de la Résurrection : vivant pour toujours, par osmose, Il nous attire à lui inexorablement. Et nous demande de l’imiter en n’ayant aucun ennemi, en ne craignant aucun arrachement de ses mains… « Aime ton prochain comme toi-même ».

Dans le fond, ces quelques lignes rappellent le commandement d’amour mais avec des mots « à la Saint Jean »… A méditer.

Thierry Schelling