L’Évangile a casa 163: Jn 13, 31-33.34-35

L’Évangile a casa 163: Jn 13, 31-33.34-35

« Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. »

On connaît cette phrase par cœur comme caractérisant les chrétiennes et les chrétiens. Comme les décrivant aussi : « A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples. »

Aimer, qui ne l’expérimente pas ? Aimer, qui ne sait pas de quoi cela retourne ? Aimer… L’art, la musique, le cinéma, la littérature déploient à foison le concept, de mille et une facettes… Galvaudé ? Peut-être. Usé ? Possible. Du coup, que veut dire Jésus, avec son « aimez-vous les uns les autres » ? Et surtout, pourquoi Jésus qualifie-t-il son commandement de « nouveau » ?

« Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur… » Premier des 10 commandements de la Torah ; on retrouve cet amour de Dieu comme point commun de maintes religions dans la Règle d’or, bien que formulée un peu différemment : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse. »

« Nouveau », c’est là où je bute : en quoi ce commandement est « nouveau » ? Christ est Dieu-fait-homme, et donc Ses paroles et gestes sont ceux de Dieu même. Guérir, haranguer, appeler, rassembler, mourir et ressusciter sont tout autant d’expressions de l’amour de Dieu pour nous et le monde, que, oui, l’Evangile est une « apocalypse » de l’amour de Dieu, un dévoilement progressif de ce que « Dieu t’aime » veut dire.

Peut-être que ce qui est nouveau, c’est que désormais, le ou la disciple de Jésus doit incarner les paroles et les gestes de Jésus dans sa chair, en épousant la même intention que Dieu avait lorsqu’il envoya son Fils dans le monde « parce qu’il l’a tant aimé qu’Il a donné son Fils… non pour juger mais pour sauver ! »

SI Jésus a remis Son esprit entre les mains du Père, qu’Il a confié son disciple à Marie, et Marie à son disciple, puis expirer, c’est pour signifier – porter un signe – que désormais, c’est qui se réclame de Lui qui porte l’appel d’aimer comme Dieu a aimé : « Comme je vous ai aimés », précise Jésus. Le modèle à suivre est bien Jésus et Ses modes d’avoir aimé le tout-venant, mieux, le monde entier comme chaque créature vivante qui croise Son chemin.

Et ce lien créé par Son amour pour qui se tourne vers Lui a une portée éternelle : « Rien ne saurait nous séparer de l’amour de Dieu » ou comme le disait Jean : « Personne ne saurait nous arracher de la main du Père. »

Reste à définir encore et toujours, pour chacune et chacun, le « contenu » de cet amour inconditionnel envers autrui absolument égal à l’amour envers Dieu…

Thierry Schelling