La Pentecôte, cette autre façon de fêter Pâques ! Si à Pâques, c’est en acte que Dieu a ressuscité Son Fils, à Pentecôte, c’est en paroles que Jésus ressuscite…

En effet, ces grands pans de l’Evangile de Jean appelés « prière sacerdotale de Jésus » et qui résonnent comme des clauses de Son testament, nous assènent presque, depuis des semaines, que Jésus est avec nous – malgré l’Ascension ! – en esprit, comme le serait un de nos défunts.

Avec un proche décédé, on en garde un souvenir : une photo, un objet… On se remémore – mais de moins en moins – ses dires et ses gestes – et ses odeurs s’estompent inexorablement. On en garde finalement un peu d’elle, de lui…

Jésus, mort et ressuscité, nous laisse une vraie présence : Son Esprit Saint. Non pas un effluve, mais une Personne divine, l’Esprit qui a animé sa vie, son cœur, ses pensées, ses actions. L’Esprit même qui L’a relevé des morts. L’Esprit qu’Il a rendu du haut de la croix en Le soufflant sur le monde – « Et il expira. »

Ce lien à l’invisible Présence vivante de Dieu en nous – l’Esprit Saint, pour le dire autrement – se cultive, s’entretient. Tout comme avec la mémoire d’un.e proche adoré.e et parti.e, je me souviens, je répète, j’imite, je me laisse conseiller par lui, par elle, dans mes décisions, petites et grandes. Et je grandis à devenir toujours plus attentif à cet Esprit vivant en moi, inspirant, titillant, taquinant, suggérant, etc.

« Louer Dieu en esprit et en vérité », avait conclu Jésus face à la Samaritaine qui lui demandait où rendre un culte à Dieu, sur leur montagne sacrée ou dans leur temple de Jérusalem. « Adorer Dieu en esprit et en vérité », et nulle part ailleurs, nulle autre façon. Mais en « esprit » : dans Son esprit, justement. Vivant en chacune et chacun de nous, et « activé » pour ma conscience lors du baptême, et à chaque sacrement, et à chaque acte et parole « christophores », qui révèlent le Christ, imitent le Christ, rappellent le Christ, incarnent le Christ…

La Pentecôte clôt ce temps de méditation joyeuse sur la Résurrection du Christ ; elle engage qui croit à semer, en actes et paroles, ce que Jésus nous a laissé en testament : Sa parole qui est vérité et Son amour qui est sans condition, « en nous faisant souvenir de tout ce que je vous ai dit. »

Thierry Schelling