L’Évangile a casa 170: Jn 3, 13-17

L’Évangile a casa 170: Jn 3, 13-17

« Dieu a tellement aimé le monde… »

Première attitude de Dieu – après les récits mythologiques de la Genèse, avec « création », « Déluge », et « nouveau monde » – vis-à-vis du monde. De nous. Du monde d’aujourd’hui.

Etonnant, non ? Car nous sommes bien les premiers à le déplorer, ce monde d’aujourd’hui. Les actualités sont présentées de manière souvent insidieusement attristantes… Preuve en est que Dieu ne regarde pas les actualités ni ne lit le journal !!

Ou peut-être que Dieu a une vision vraiment globale, et vraiment détaillée de tout ce qui se passe dans ce monde, qu’une demi-heure télévisée ou qu’une trentaine de pages ne suffisent guère à rendre compte.

Et peut-être que Dieu voit mieux, plus profondément, plus loin, plus réellement, que nos analyses, tables rondes, débats publics… Car Dieu n’est pas partisan ni obsédé par conserver ce qu’Il a : Dieu ne fait aucune différence entre les humains, et ne possède rien ! Et Dieu a, comme réflexe unique, d’aimer le monde !

Surprenant, non ? C’est l’expression fondatrice de la vie, aimer. Sans amour, pas de vie, amour au sens large, c’est-à-dire bienveillance, solidarité, entraide, collaboration, regard constructif, encouragement, « relevaille » quand il y a chute, espérance contre toute espérance.

« …qu’il a donné son Fils unique… »

Aimer vraiment implique un don. Aimer beaucoup entraine un « gros » don. Aimer comme Dieu aime L’engage Lui à donner l’Unique chose qu’Il possède, Son Fils. A donner au monde, à donner à l’humanité, à donner à chaque être vivant comme icône parfaite et modèle absolu de comment devenir à partir de ce que l’on est…

A notre tour, dans nos expressions de bienveillance, solidarité, entraide, collaboration, regard constructif, encouragement, « relevaille » quand il y a chute, espérance contre toute espérance, il y a une part de don. Au moins de laisser aller notre envie de contrôler, de comprendre, d’expliquer, de gérer, de rentabiliser, de retenir entre nos mains ; il y a un lâcher-prise dont le Père donnant son Fils unique est l’archétype. Et la réponse que Dieu entrevoit de la part de qui reçoit ce don : croire en Christ. Avoir confiance, faire confiance, exercer la confiance encore et toujours au travers des événements, petits et grands, tristes ou heureux, affligeants ou réconfortants, de ce monde-ci. Et graduellement, oser y poser le regard de Dieu, même si jugé absurde par celles et ceux qui ne croient pas ; y lire la présence de Dieu, inexorablement, même si incompris par l’extérieur ; attiser la lueur, l’étincelle, de Dieu présentes en toute création…

Thierry Schelling