L’Évangile a casa 108: Matthieu 25, 1-13

L’Évangile a casa 108: Matthieu 25, 1-13

Se préparer pour des noces! Soirée de bal en perspective! Venez toutes et tous à la fête!

Oui mais… il y a deux types d’invitées: les insouciantes, et les prévoyantes. Comme dans la suivance du Christ: il y a celles et ceux qui ne se soucient guère, et celles et ceux qui prévoient.

Se préparer à une fête, celle de notre rencontre avec le Christ (à notre mort) et celle de toute rencontre humaine (où le Christ par son Esprit est présent), voilà une façon de vivre sa foi. Dans l’attente joyeuse, dans le discernement aussi…

Car être prévoyant.e implique que l’on anticipe. Et donc, que l’on sente un peu les choses, au second degré: vais-je faire ou dire ceci ou cela? Vais-je contacter telle ou telle personne? Vais-je parler ou me taire? Etc.

Et le etc est important: et la suite. Car l’insouciance des cinq jeunettes nous invitent à penser plus loin que ce que je vois. Autrement, on ne prend pas part à la fête… On risque même cette parole forte de l’Epoux (qui est, imagé, Dieu le Père, ou le Christ, Dieu fait homme): «Je ne vous connais pas». Cela doit être la pire des choses que le Christ puisse nous dire. Notez: c’est dans le contexte d’une parabole que cette quasi condamnation est prononcée. Ce n’est peut-être pas ce que le Christ dirait verbatim, mais le but d’une parabole est d’éveiller, de réveiller, de mettre un peu en garde…

Quant aux cinq prévoyantes, quelle joie cela a dû être de se voir entrer dans la salle des noces: le bal leur est ouvert, elles vont danser, boire et manger, et rire et rencontrer… D’ailleurs, ces verbes, pouvons-nous les imaginer comme exprimant ce qui nous attend là-haut? Moi oui!

Mais surtout, leur prévoyance a marqué leur intérêt, leur attachement, leur amour pour l’Epoux. Oui, prévoir, anticiper, c’est déjà aimer le Christ qui vient pour une danse commune… On peut tout de même se demander pourquoi les prévoyantes n’ont pas partagé un peu de leur huile avec les désespérées… Le partage est au cœur de notre action chrétienne, non? Eh bien parce que partager ne doit pas ôter le libre-arbitre de la personne et sa propre «prise en charge» quant à sa façon personnelle de répondre à l’appel du Christ. Jésus n’appelle pas des masses, mais des personnes. Un oubli personnel est moins grave qu’une suppléance par d’autres coûte que coûte, tant il est vrai que le manque est occasion de croissance… A méditer!

Thierry Schelling