L’Évangile a casa 112: Jean 1, 6-8.19-28

L’Évangile a casa 112: Jean 1, 6-8.19-28

«Il y eut un homme envoyé par Dieu: son nom était Jean.»

Pourrait-on dire de chaque être vivant qui croise mon chemin, qu’elle ou il est une personne envoyée par Dieu, et lui donner un nom? Je crois sincèrement à l’irruption de Dieu dans ma vie au travers des multiples rencontres qu’une journée de travail peut réserver.

Et Jean de continuer: «Il est venu comme témoin (…) de la Lumière.» Oui, l’autre qui croise mon chemin est au mieux témoin de ce qu’elle ou il vit; témoin de ce qui lui fait du bien ou du mal, grandir ou rapetisser, rire ou pleurer. Ne l’oublions pas: à juger l’autre trop vite, on risque de le déconsidérer. Non, l’autre n’est pas Dieu, n’est pas La vérité, n’est pas La lumière: mais peut en être témoin. De par ce qui se dit, se partage, s’incarne en quelque sorte…

Intéressant de voir ensuite, dans ce passage d’Evangile, que le débat s’ouvre entre «des prêtres et des lévites» (qu’on apprend plus tard être des émissaires de Pharisiens) et «Jean», pour demander qui il est vraiment. On s’interroge sur son identité parce qu’il fait quelque chose qui n’est pas compris par ces doctes: il baptise alors qu’il ne semble pas être légitime.

On demande qui il est et pourquoi il fait ce qu’il fait… Probablement, ils savaient son nom, Jean. C’est pour cela qu’on l’interroge: Qui es-tu vraiment pour faire ce que tu fais? Tu ne rentres pas dans nos catégories, tu bottes en touche et tu cites un prophète en guise de réponse…

Mais Jean répond: je suis en lien avec «celui que vous ne connaissez pas, qui vient derrière moi» – nous, lecteurs, savons que c’est Jésus dont il est question, pas les questionneurs… Il n’empêche, considérer l’autre comme en lien avec le Christ peut changer la vision que l’on a sur les autres… Oui, chaque rencontre peut être occasion de joie et de discernement de la valeur de l’autre et de ses actions. Et de gratitude envers Dieu. En effet, au travers de chaque être vivant, Dieu se rend proche pour qui Le guette, Le veille, L’attend. Je n’ai pas besoin d’aduler autrui, de l’encenser… juste reconnaître qu’elle ou il est témoin. Témoin d’une foi, d’un regard sur la vie, d’un autre qui peut être l’Autre. Et me réjouir, rendre grâce et continuer à en être à mon tour…témoin!

Thierry Schelling