L’Évangile a casa 115: Marc 1, 14-20

L’Évangile a casa 115: Marc 1, 14-20

Jean est arrêté. Pour lui, le temps s’est arrêté: il est mis au clou, il est littéralement rivé à ses chaînes. Les temps anciens sont fait prisonniers de la nouveauté nouvelle du Dieu fait homme, de la Parole incarnée, du Verbe fait chair, du Christ Ressuscité!

De Jean aussi, la parole se fait silence. Emmurée car emprisonnée, comme son «vocateur», sa parole de conversion criée dans le désert des temps derniers, «accomplis», se meut en volutes évanescentes du fond d’un cachot…

«Il y a un temps pour tout.»

Si Jean est arrêté, Jésus lui part. Il bouge, il jaillit de derrière une dune, un pan de mur, une personne de Son peuple, pour partir. Et parler, proclamer! Sa parole à Lui, est comme libérée: il crie le long du lac! Non plus dans le sable, mais près de l’eau!

«Les temps sont accomplis», Jean est en prison, le Fils est libéré pour ainsi dire: le Nouveau Moïse, le Nouveau Noé, l’Abraham converti appellent!

«Le règne de Dieu est tout proche», Jésus incarnant ce Règne va se faire proche, tout particulièrement des éloignés, esseulés, ostracisés et «diabolisés» de son époque ! Si proche qu’il les touchera, mangera avec, convoquera dans Son cercle de suiveurs et suiveuses, libèrera du péché au vu et au su de la foule, leur confiant Sa personne-même, Son message-même, Sa vie-même…

«Convertissez-vous», retournez-vous, faites un tour de 360 degrés sur vous-mêmes, tournez au moins le regard ailleurs que l’habitude, que d’habitude, détournez-vous de l’acquis, du connu, du contrôlé, du géré. Pour apercevoir, entrevoir, voir et regarder autrui, ailleurs, autrement.

«Croyez à l’Evangile»… alors que l’on est au premier chapitre chez Marc, comment croire à ce qui va être écrit? C’est bien l’indice comme quoi le premier chapitre de Marc a été écrit après les autres, comme un épilogue. L’Evangile, bonne nouvelle en français, c’est ce qui est bon, beau, vrai, juste, authentique, qui pointe vers le haut, qui traduit la lumière, qui transmet la joie, le réconfort, la consolation, qui oint la blessure de l’huile de la tendresse partagée, qui relève, ressuscite…

Suivre le Christ va cependant impliquer un laisser-aller, un lâcher-prise: «Aussitôt laissant leurs filets», ou «laissant leur père avec ses ouvriers», les premiers disciples de Jésus partent à leur tour! A sa suite.

«Il y a un temps pour Lui» maintenant…

Prologue: allez voir le film Moi, capitaine, sur le parcours de migrants ouest-africains. Une parabole humaine qui image le parcours de tout disciple du Christ…

Thierry Schelling