L’Évangile a casa 117: Marc 1, 29-39

L’Évangile a casa 117: Marc 1, 29-39

«Il la saisit par la main et la fit lever.»

Aucune formule. Aucune menace. Aucune parole, d’ailleurs. Mais une proximité: «Jésus s’approcha»…

Aucune hésitation, aucun questionnement, aucun regret. Mais un toucher: «…la saisit par la main…»

Aucun tremblement, aucune admonestation, aucun mot non plus. Mais une résurrection live: «…et la fit lever.»

Cette belle-mère se voit «défiévrée» et servant autrui: elle retrouve un équilibre intérieur – «la fièvre la quitta» – et elle se met au service des autres – la diaconie, une des trois tâches de l’Eglise, une des trois joies de faire Eglise.

Cet équilibre intérieur nous est donné par la présence du Ressuscité au cœur de nos vies, permettant de trier bons et mauvais esprits, mais sans amputation ou culpabilisation: «Il empêchait les démons de parler». La Parole fait face aux charabias malveillants des cœurs étroits, et jugule leur pseudo-pouvoir par une force d’ «ensilencement». Force que Jésus trouve – paragraphe suivant – dans son «endroit désert [où] il priait.»

Rivé à Son Père, Il y exsude le jour passé et butine la gelée royale de Son Amour inconditionnel – capable de réveiller les morts, relever les grabataires, resocialiser les ostracisés, guérir les râpeux de tout genre, réorienter le shabbat au service de l’humain et non l’inverse…. – pour «aller ailleurs». Pour proclamer l’Evangile, la Bonne Nouvelle: Dieu veut nous élever, nous relever, toujours.

Lové dans un coin désert, Jésus s’invite dans nos sécheresses et solitudes, pour y apporter la goutte qui fait fleurir, la caresse qui fait frémir, le regard qui fait plaisir.

La Résurrection, notre résurrection, est à portée de main, de bouche, de cœur, de vie. Le suivre en parcourant nos Galilée est gage d’aventures divines! Nous aussi pouvons écrire notre évangile, notre somme de bonnes nouvelles, reçues et proclamées, détectées et provoquées. «Le soir venu, après le coucher du soleil», dans notre culture locale, c’est la fin du jour: pour le Christ, c’est le début d’un nouveau jour

Thierry Schelling