Badaboum ! Si Genèse 1 raconte poétiquement la scission des éléments pour créer lumière, nuit, eau, terre, etc., les textes de l’Apocalypse narrent des scènes de catastrophes, de contrastes, de « détresse », « obscurité », de « chute d’étoiles » et d’ébranlements !
Là, ordonnancement ; ici, désordre ! Là, création ; là, « décréation » ! Sauf que… « le Fils de l’Homme » apparaît… Le chapitre 1 de Marc s’entame par l’apparition de Jésus au désert pour son baptême ; la pré-finale de Marc (avant les récits de la Passion) s’achève avec le Ressuscité ! Et tout l’univers créé est concerné : « des quatre coins de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel. »
Le Christ marche au travers de nos tempêtes, calamités, destructions, morts… parce qu’Il est ressuscité ! Mieux encore, comme Ressuscité ! Aussi scandaleux que cela soit, Il est la Vie et la Vie ne meurt pas…même si la mort physique semble régner. Silence avant la création, comme silence devant ce credo…
Et toute la tendresse de Dieu est contenue dans la métaphore du figuier. Si le fracas des premiers versets est perceptible, la douceur des feuilles et des branches du figuier contraste, rassure, console, interpelle : si peu audibles – c’est anti-bruit, la pousse d’un végétal –, ces expressions de la vie coûte que coûte rappelle que le cycle éternel de la nature consistant en vie-mort-vie-mort-vie est discret. Qui plus est, pour nous, non-botanistes, il est un exercice de lecture subtile de comment Dieu agit !
Le Dieu tout-puissant en amour (et uniquement en amour), se goûte au rythme de la croissance de feuilles… croissance imperceptible et irréfutable, irrécusable et indéniable depuis que le végétal est végétal, malgré les incendies, la déforestation, la maladie… De même Dieu triomphe toujours au travers du chaos, délicatement. Pire : lorsque c’est chaotique, Dieu se tient à notre porte… Paradoxe !
Ce qui demeure, c’est l’éternel Verbe divin, la Parole de vie, les Mots de Dieu. Qui ont un effet constructif tirant toujours vers le haut. Tout passera, tout sera modifié, tout meurt dans le fond, et vit à nouveau, vit nouveau… Les deux premières lectures de ce dimanche – Daniel et Lettre aux Hébreux – imagent cette même énergie vers la vie qu’est Dieu : les intelligents et les justes vivront dans Sa lumière – c’est donc que nous sommes appelés à cultiver ces deux façons de grandir en humains – et la mort du Christ a été le sacrifice pour le péché – autre mot pour le chaos de nos cœurs, âmes, esprits et vies, parfois…– et le pardon a été accordé ! « Après la pluie, le tempête, la mort, le printemps, le calme, la vie »…
Thierry Schelling