L’Évangile a casa 148: Lc 1, 39-45

L’Évangile a casa 148: Lc 1, 39-45

Marie… la femme de la mise en route, de l’empressement, de l’écoute intérieure, de celle-qui-croit à l’accomplissement des paroles du Seigneur. Des qualificatifs que Luc parsème sur le chemin de la maison de Marie à celle d’Elisabeth.

Marie… la femme « bénie entre toutes les femmes », et qui visite sa vieille cousine, elle aussi « bénie entre les femmes » car sur le point d’accoucher. Là où son mari Zacharie n’a pas cru aux paroles de l’ange – et donc en fut muet ! –, Elisabeth, elle, la première, a senti la venue de son fils en son sein… Que dit-elle ? On ne le sait pas. Au contraire de Marie.

Marie… la femme d’un premier-né mâle. Ouf, c’était mieux à l’époque de commencer avec un « p’tit mec ». Pour le coup, Elisabeth aussi est honorée : un garçon lui naîtra. Si l’âge d’Elisabeth assure que Jean, son fils, demeurera fils unique, Marie, elle, a été mère de « frères et sœurs de Jésus », comme le reporte Luc dans son Evangile. Vraiment une bénédiction selon la Loi thoraïque. Et qu’il est consolant de savoir Jésus entouré de frangines et de frangins !

Marie… la femme porte-parole de Dieu, par Gabriel, qui Lui fait confiance non sans questionner, sans comprendre tout, et en se lançant dans l’aventure « parce que Dieu l’a dit. » Elisabeth, sans avoir le retour de ses paroles, a dû aussi s’étonner de sa grossesse, et de ce que Zacharie aura dit après avoir récupéré sa voix. Marie, miroir de toute femme qui prend son destin en main dans la confiance et la solidarité.

Marie… la femme qui provoque la joie : par deux fois, le verbe « tressaillir » est utilisé. Pour dire la joie de l’événement, de la rencontre, de la vie portée et de la vie qui va prendre un nouveau tournant – un enfant change une vie, non ? Et puis le « Heureuse » d’Elisabeth pour qualifier Marie, qui fait écho au « Bénie ». Histoire de femmes heureuses, peu importe l’âge, parce que donnant la vie dans des circonstances un peu rocambolesques, comme des milliers de femmes au Sud Soudan, au Myanmar, en Palestine, en Ukraine, à Mayotte…

Marie… la femme qui aurait dû être lapidée selon la loi, car enceinte avant d’habiter avec son fiancé officiel, Joseph. Qui, par délicatesse, souhaitait accomplir la Loi en catimini. Mais leur amour a triomphé car Dieu s’en est mêlé ! Et Marie échappa à une mort cruelle… Elisabeth, elle, a dû être regardée un peu comme un ovni… « âgée et mère ». Bon, à l’époque, c’était toujours la femme qui était stérile ! Et « âgé » pouvait signifier la trentaine… Il n’empêche, toutes les deux ont évité la mort d’une façon ou d’une autre. Car Dieu veut la vie, Il relève les faibles, les opprimés, les condamnés, les pauvres…

Marie… la femme du Magnificat : c’est son chant qui suit ce passage (et qui n’est pas repris dans la liturgie dominicale, à regret). Que je vous invite à lire (cf Luc 1, 46-55) comme hymne de Noël !

On se lit en janvier 2025 ! Bonnes et sereines fêtes de la Nativité, de l’Epiphanie et du Baptême du Christ, toutes les trois étant des Noël à leur façon !

Thierry Schelling