L’Évangile a casa 152: Lc 2, 22-40

L’Évangile a casa 152: Lc 2, 22-40

A la question: de quelle religion était Jésus ?, force est de constater que, parfois (trop souvent ?), la réponse est : Catholique !

Jésus le Juif : ni plus ni moins, né de parents juifs. Qui, pauvres, ont tout de même leur place dans la société religieuse de leur temps. Et, parce que Jésus est un mâle, peuvent s’en réjouir, et leur entourage (juif) avec eux.

Marie et Joseph accomplissent la Loi, dans le sens où ils suivent le précepte quant à la présentation du nouveau-né au Temple. Mine de rien, cette étape nécessaire assied la judaïté de Jésus « afin que les Ecritures s’accomplissent » : du milieu des Juifs se lèvera le Messie… pas selon les critères religieux de l’époque, mais bien selon l’élan des prophètes du même peuple (Isaïe, Malachie, Ezekiel…).

Pour attester de l’avant et de l’après Jésus-Messie, Luc fait le portrait du « vieux couple » de Syméon et Anne – comme pour dire que du couple mythique d’Adam et Eve, Syméon et Anne sont les derniers de leur acabit. Un autre monde va se lever au travers de la religion juive, mais au contenu « retroussé » par la personne du Juif Jésus, Messie selon les Prophètes et pas les prêtres du Temple… Et les deux Marie et Joseph augurent de la nouveauté bien modestement.

Ce qui est beau, c’est que ce vieux dernier couple est en attente : malgré leur âge, en dépit de l’assurance « ethnocentrique » d’un peuple qui se dit élu unilatéralement – alors que Dieu l’avait élu « pour la multitude » des humains –, et dans la foule de l’humanité affairée pieusement, voilà que tous deux repèrent ce couple et ce bambin.

Et l’effet est immédiat : JOIE ! Exultation, allégresse, consolation, louanges, worship ! Comme si le leitmotiv, ou plutôt le contexte nouveau initié par cette présentation au Temple du Messie-en-devenir, est caractérisé non plus par l’orgueil, l’impunité, la rivalité, l’inimitié, mais la JOIE : joie de lâcher prise (pour ces deux âgés au bord de la mort), joie de lâcher prise pour s’assurer, à coup d’arguties, si le Messie, quand le Messie, où le Messie viendra, joie de croire que Dieu accomplit toujours Ses promesses. A nous de les repérer dans la foule du quotidien : à partir de notre attente, nous verrons ; à partir de notre désir de bonheur, nous danserons.

Car Dieu « grandit, se fortifie, [est] Sagesse » ; car Dieu me grandit, me fortifie, me remplit de sagesse, et Sa grâce est sur moi. A la suite et à l’image du Christ/Messie.

Thierry Schelling