Fameuse scène de colère et de grande Putz de la part de Jésus ! J’adore ! Ce, d’autant plus que Jean la place au début du ministère de Jésus, après les noces de Cana. Tout un programme.
En effet, les noces, la fête, et le changement de l’eau en vin – qui fait dire au maître de maison : « Tu as fait les choses à l’envers », parlant du fait qu’en général, on sert d’abord le bon vin puis le médiocre – plantent le décor : Dieu parmi les hommes est une fête éternelle, laquelle est semblable à un mariage entre ciel et terre, et Dieu y fait les choses « dans l’autre sens » qu’habituel, que convenu, qu’attendu.
Et là, avec le « vidage » du Temple par Jésus à coups de fouet, on continue dans la nouveauté nouvelle de la présence de Dieu parmi les hommes « à l’envers »: Jésus crie d’enlever ce « b… » pour laisser place à Sa parole, Son esprit – le vrai, Celui qui traduit le but de Dieu vis-à-vis de l’Homme, et non le faux qui a trahi l’intention de Dieu en faisant de « la maison du père une maison de commerce ». Et ce sera par la mort et résurrection du Fils d’une part, et le désencombrement de l’espace saint de l’autre, qui permettront de faire place à l’Unique parole de Dieu, Jésus lui-même. Pas un « gentil » Jésus, mais le Jésus de la Croix, qui est le Christ de la Pâques – cet extrait commence bien par « « comme la Pâque juive approchait »… De nouveau, « à l’envers » de l’attendu, puisqu’Il sera la Pâque éternelle pour toute l’humanité !
Désormais, c’est un passage pascal pour chaque disciple qui veut suivre le Christ, s’approcher du Vrai Dieu, écouter la Vraie parole, qui est proclamée ! Et cela passe par apprendre à lire les signes « à l’envers » et par leur faire place nette, Lui faire tabula rasa ! Oui, détruisons ce qui nous habitue à Dieu, et en trois jours, laissons le Christ naître en nous, en ce Temple « qui est son corps » tout comme le mien où, pour toujours, Dieu-même loge, demeure, plante sa tente.
La péricope lue dans nos églises et temples est malheureusement tronquée d’une finale essentielle : « Il savait de lui-même ce qui était dans l’homme. » Merveilleuse complicité, connivence, entre moi et Jésus, qui sait ce qu’il y a en moi. Donc, absolue confiance en Lui qui est vecteur de la Pâques que chaque jour je peux traverser en Sa compagnie pour, comme Nicodème et la Samaritaine (les protagonistes des deux chapitres suivant cet extrait), renaître à Son regard pour L’adorer en esprit et en vérité…
Thierry Schelling
