Un mendiant aveugle… Le comble de la précarité, ou presque. Du moins pour un homme dans la compréhension sociale de l’époque. Le pauvre, serait-on tenté de dire…
Mendiant, bon, il n’a qu’à rester en ville et il aura au moins de quoi grignoter… Mais aveugle, là, c’est des plus isolants ! Dépendance double, dans le fond. Pour l’essentiel: manger et voir.
D’ailleurs, il est «assis au bord du chemin». Il n’est pas dans le coup, il ne suit pas les autres, il attend; il patiente; il médite; il somnole… inerte. La vie passe devant lui et lui tente de ne pas passer à côté de la sienne…
Heureusement, il lui reste l’ouïe: il entend que c’est Jésus! Et il lui reste de la voix: il crie! Il est hyper attentif, donc. Aux aguets, sur le qui-vive. En attente…
Jésus nous rejoint toujours lorsque nous usons de l’un ou l’autre de nos sens pour se communiquer à Lui; et la délicatesse du Seigneur va jusqu’à demander à un aveugle… ce qu’il veut qu’Il lui fasse ! Il convient de formuler avec nos mots à nous ce que nous voudrions de Dieu, une fois que nous nous y sommes connectés par tel ou tel moyen. Mais avant, il y a une constatation: assis, Bartimée est plus bas que Jésus, quasi hauteur de genoux. C’est la guérison par Jésus qui va le faire se redresser et venir face à face à Jésus, une fois le manteau – son ancienne vie, symboliquement – jeté au loin. Le but de la prière n’est-il pas de rencontrer le Christ yeux dans les yeux? Et de L’écouter nous dire: «Va, ta foi t’a sauvé !», et de Le suivre sur le chemin? Un beau programme missionnaire en ce dimanche de la Mission Universelle!
Thierry Schelling