«Ayant épuisé toutes les formes de tentation…», conclut Luc. Sur la base des trois tentations, retraduisons pour nous aujourd’hui:
-se priver pour manquer. Jésus «ne mangea rien durant ces jours-là». Il connut le manque, et cela lui permit de cerner sa faim: bien sûr, celle de ses entrailles, mais d’abord celle de… tiens, Luc ne dit pas comme Matthieu «(l’homme vit) de toute parole de Dieu» mais juste: «L’homme ne vit pas seulement de pain». Mais faim de quoi alors? Pour cela, se priver pour manquer… et découvrir ses dépendances!
–adorer Dieu seul pour éliminer nos idoles. Jésus ne rend un culte qu’à Dieu, et à aucun humain. Focaliser sur Dieu permet de remettre tout le monde à sa place… de frère et sœur, et non au-dessus/au-dessous… Jésus est l’absolu adorateur du Dieu unique, ce qui lui donne la liberté d’aimer tout.e un.e chacun.e. Pour cela, zoomer uniquement sur Dieu comme Suprême… et rééquilibrer nos relations aux autres!
–juguler sa prière, c’est-à-dire ne pas négocier avec Dieu, ne pas tenter Dieu d’entrer dans un donnant-donnant… car on finit frustré… alors que Dieu n’est que DON, comme Son amour, Sa présence, Son pardon, Son Esprit… Pour cela, arrêter de commercer avec Dieu… et accueillir Sa présence gratuitement!
Si nous cheminons en Carême au travers de ces exercices-là, alors oui, s’épuisera notre médiocrité, notre orgueil et notre pusillanimité, et s’épanouira notre liberté vis-à-vis de Dieu, des autres et de soi-même. «Et nous serons comme Lui, saints parmi les saints», promesse de Dieu!
Thierry Schelling