Pourquoi le mal? Quelle est sa cause? Un problème vieux comme l’humanité…depuis le meurtre d’Abel par Caïn…
Et les réponses pleuvent au cours des siècles; les religions s’en sont faites les héraults, voire les défenseuses… Et Jésus, qu’en dit-il? Lui, l’innocent crucifié, que répond-il?
Dans cette péricope, on lui rapporte un massacre et un accident. Et la question sous-jacente: Les victimes n’ont-elles pas une part de responsabilité dans leur malheur fatal? Dieu aurait-il laissé faire – massacre, accident… – pour punir ces «plus grands» pécheurs?
D’abord, Jésus ne répond pas par oui. Ç’eut été plus clair. Mais non. Ensuite, dans sa mentalité de l’époque, Il souligne la menace qui peut peser sur qui ne se convertit pas: la mort… celle de l’esprit, de l’âme – alors que les exemples donnés évoquent une mort du corps uniquement.
C’est donc que NON, Dieu ne punit pas en laissant faire le mal volontaire – un massacre – ou involontaire – le propre d’un accident… Jésus ne regarde pas en arrière – cherchant la cause – mais en avant : en vue de: «Si..ne…pas, vous périrez…» Si dures, ces paroles font partie du lexique habituel de l’admonestation que l’on retrouve chez Jean-Baptiste comme chez Jésus: «Génération mauvaise!» Il ne faut pas éluder ces passages un peu plus rugueux: ils traduisent et trahissent l’agacement du Christ devant notre entêtement, notre médiocrité, notre «humanitude» par trop vérifiée encore ces jours-ci avec les guerres dans le monde…
Mais la réponse in-cro-ya-ble de Dieu, c’est celle de la leçon du figuier: Dieu espère toujours – en donnant encore du temps pour germer – que nous changerons, que nous convertirons: si ce n’est pas la menace, au moins parce qu’Il nous rappelle qu’il prend soin de nous comme un jardinier de son arbre, un «vigneron de son figuier»…
C’est ça, l’amour in-con-di-tion-nel de notre Dieu: Il espère toujours notre conversion, et courra à notre cou dès que nous nous mettrons en chemin vers Lui…
Thierry Schelling