Se marie-t-on pour ne pas mourir? On croit lire dans les paroles de la version brève de l’évangile de ce dimanche, une invitation à (re)considérer nos relations humaines… Sont-elles vécues, nourries, entretenues «pour ne pas mourir», et donc «pour vivre»? Oui, sans aucun doute. Que serions-nous sans l’amour de nos aimants, voire l’acide de nos ennemis?
C’est la dimension terrestre de nos relations. Dans le «monde à venir», celui qui nous attend dès notre dernier souffle, nous sommes «semblables aux anges, enfants de Dieu et enfants de la résurrection.»
Incroyable promesse, excellente nouvelle, donc. Quasi impensable invitation… Mais c’est la dimension verticale de nos relations, peut-être. Celle où l’on laisse aller, ne gère pas, ne commande pas, n’abuse pas, ne manipule pas autrui… mais tels des anges sommes égaux à égaux, en vis-à-vis et en s’offrant le meilleur de soi-même gratuitement. Sans stratégie ni arrière-pensée. Uniquement et pleinement par amour. Un amour parfait puisqu’inspiré par celui du Dieu de Jésus-Christ qui nous rend ainsi.
L’amitié de longue date, l’amour parfaitement ajusté aux deux partenaires, sont des expériences divines. Célestes. Elles nous font toucher du corps ce que Dieu est fondamentalement: principe d’union dans le respect, d’attraction dans la sollicitude, d’unité de nos diversités. Avec les aspérités…
Le Dieu de la Vie, de cette vie-là, est tellement amoureux de nous, et aime nous aimer, qu’Il nous ressuscite au dernier jour, chaque jour, au travers de chaque échange qui a la teneur du ciel contenue sur terre…et qui s’appelle ami.e.s, amour.s.
«Tous vivent pour lui». C’est la clef pour vivre heureux, et tout spécialement dans nos relations. Moyen vers une fin, qui est de louer, aimer et servir Dieu, une relation constructive fait faire l’expérience du sens profond de l’existence humaine: être heureux (cf les Béatitudes) dans le lien interdépendant et libre en même temps, qui se noue, se tisse, au cours d’une vie…
Jésus le Ressuscité nous appelle ami.e.s. De cette amitié-là, qui durera toute notre vie, et au-delà…
Thierry Schelling