L’Évangile a casa 98: Matthieu 10, 26-33

L’Évangile a casa 98: Matthieu 10, 26-33

Entre intimité et publicité !

Jésus décrit le lien qui l’unit à ses disciples: «Ce que je vous dis dans les ténèbres…. Ce que vous entendez au creux de l’oreille…» Il y a une vraie intimité dans ces deux exemples. Le Seigneur susurre dans les ombres de nos vies car Il est toujours avec nous. Même dans des conditions ténébreuses, Il continue à nous parler et nous dit des choses personnelles dont nous pouvons témoigner publiquement, «en pleine lumière». Ou du moins lorsque je suis ressuscité: car l’image de l’ombre et de la lumière, des ténèbres (la mort?) et de la «pleine» lumière font écho à la Résurrection, à la sienne, à la nôtre. Et tout écueil est occasion pour se lover dans Ses bras et l’écouter nous parler… car Il ne nous abandonne jamais! Et ensuite de témoigner au grand jour!

De même, entendre «au creux de l’oreille» ce bruissement de mots que s’échangent les amoureux, les parents avec leurs enfants, les grands-parents avec leurs petits-enfants, c’est du même ordre avec le Christ: un doux et continuel chuchotement, que nous avons ensuite à proclamer «sur les toits»! C’est le langage de l’Esprit, que ce discret et subtil ruissellement…

Dans les deux exemples, Jésus se fait intime, puis demande que nous témoignions: Il veut que nous traduisions, formulions, partagions ce qu’Il nous a dit dans cette intimité. Il nous laisse maître de ce que nous dirons, mais encourage la largesse: «en pleine lumière», «sur les toits».

Car, connaissant l’humain, qui adore cancaner, ragoter, décrier l’autre pour (souvent) se positionner comme mieux, Jésus n’y va pas par quatre chemins: «Ce qui est voilé sera dévoilé, ce qui est caché sera connu»! Du coup, les messes basses (sic !) et autres potins de bas étage, tôt ou tard, feront la une… de la gazette locale, de la rubrique des chiens crevés, voire serviront à alimenter le tea-time après la messe…

Mais – et c’est là où Jésus redresse la barre! –, il ne s’agit que de choses «qui tuent le corps» sans atteindre l’âme. Oui, ne pas avoir peur de l’autre parce qu’il ou elle parle plus, plus fort ou avec plus d’insistance; le ou la craindre, c’est lui donner trop de place dans le futile d’évitables représailles… Et c’est «peu chrétien», comme dirait l’autre!

Rester focaliser sur l’intimité que le Christ tisse avec chacun.e de nous, jusqu’à compter tous nos cheveux, ou nous dire que si les moineaux sont aimés de Dieu, aucun ne périt sans que Dieu ne le sache, et donc, à plus forte raison, combien nous Lui sommes chers, voilà la stratégie à suivre. Se déclarer toujours et d’abord POUR Jésus, quitte à se faire des ennemis, et Jésus sera toujours pour nous!

Thierry Schelling