Un mot qui apparemment n’a pleinement son sens qu’en français! Car notre langue se singularise en différenciant l’espérance de l’espoir, alors que l’espagnol (esperanza), l’italien (speranza), le portugais (esperança), l’anglais (hope) ou l’allemand (Hoffnung) entre autres, n’ont curieusement qu’un seul mot pour ces deux expressions. L’origine de cette distinction n’est pas évidente, pas moins que la persistance de leur confusion dans les autres langues précitées alors que ces deux termes n’ont pas le même sens.
Car l’espoir signifie notre attente d’une solution heureuse à un problème précis: je souhaite guérir, ne plus être pauvre, me sortir d’une mauvaise situation par exemple.
L’espérance en revanche évoque une attente non spécifique, un avenir qui ne saurait être défini mais qui, en raison de la confiance que j’ai en celui qui pourra le déterminer, verra la résolution optimale de dysfonctionnements ou d’une situation hors de contrôle.
Elle est particulièrement de mise dans le monde complexe où nous vivons, où les problèmes sont multiples et souvent interconnectés, sans solutions évidentes, dans des sociétés dont les repères socio- culturels sont devenus indistincts et rendant l’existence passablement anxiogène.
Elle nécessite pour cela une foi dans un principe agissant sur toutes les composantes de l’existence et auquel nous puissions nous fier. C’est ce que nous offre le Christ qui, à travers sa vie, sa Passion et les manifestations de sa Résurrection nous a prouvé que nous pouvions avoir confiance en lui et en sa capacité à intervenir dans ce monde et au-delà.
Notre foi dans le Christ nourrit donc notre espérance qu’il saura nous aider à trouver des solutions pour que tant l’humanité que chacun de nous vive un jour dans la paix, l’harmonie et l’Amour que Dieu nous offre à travers Lui.
Pierre Chatelanat