Les théologiens ont pour vocation de nous faire connaître Dieu, ce qu’il pense de nous ou de nos actions, ce qu’il aime que nous fassions pour lui plaire et comment il juge nos comportements ; et les Eglises se sont chargées de nous apprendre à mener une vie qui lui soit agréable et de nous façonner en êtres conformes à ce qu’il est censé attendre de nous, avec tout le cortège de fautes, de culpabilités, de punitions et de réconciliations que cela implique…

Ces représentations de Dieu trouvent pour une bonne part leurs sources dans les écrits vétéro-testamentaires du Deutéronome et des prophètes, dont l’influence persiste malgré les ajustements des théologiens chrétiens à la suite de ce que Jésus nous a révélé sur lui !

Mais ne devrions-nous pas nous en tenir à la description plus fiable que Jésus nous en a donné, lui qui en est issu directement et dont la mission était et est de nous le faire connaitre en Esprit et en Vérité ?

Ce qu’il nous en dit est très simple : qu’il est la source de la Création et de l’Amour, qu’il aime sans se lasser et ne cesse de donner généreusement et gratuitement.

Et que, comme le père du fils prodigue qui scrute l’horizon dans l’espoir de le voir revenir, il n’attend rien d’autre de nous que nous nous tournions vers lui afin de pouvoir partager cet Amour avec nous !

Mais pour pouvoir le rencontrer vraiment, ne convient-il pas de changer certaines représentations que nous en avons, qui nous poussent à le craindre au point de le supplier sans cesse de nous pardonner ou de chercher à l’attendrir par l’intercession de tant d’intermédiaires, voire de penser qu’il fallait que le Christ se sacrifie pour racheter nos fautes ?

Et puis, de reconnaître sa présence en nous et de le laisser nous illuminer et nous transformer pour que nous puissions être communion avec lui ?

Enfin, plutôt que de chercher à accomplir un catalogue de ce qui devrait être fait ou évité, tout simplement aimer vraiment à notre tour pour être un reflet de ce qu’il nous offre ?

Pierre Chatelanat